Après le carton d'Alors on danse, le chanteur numéro 1 avec Papoutai évoque pour la première fois son enfance sans père.

Car cette ritournelle faussement exotique (par Papaoutai, comprenez «papa où t’es?») s’adresse à son père, qu’il n’a pas connu, et lève le voile sur une jeunesse moins festive et colorée que le clip illustrant la chanson. Si Stromae n’a «jamais eu la dalle», il n’avait «pas de pognon» pour autant. Pour sa mère, qui l’a élevée seule avec ses quatre frères et sœurs dans la banlieue de Bruxelles, il n’en a que plus d’admiration, aujourd’hui. Malgré la camisole de la gloire et un dépit d’un appartement récemment acheté dans la capitale belge, il revient d’ailleurs régulièrement s’endormir dans la chambre de ses plus jeunes années.

De son père, ce grand absent, il se dit maintenant capable de parler parce qu’à vingt-huit ans, il est lui-même «en âge d’avoir des enfants». «Mon père n’a jamais été là pour moi, s’est-il confié au Parisien. Il est parti tout de suite. C’était un coureur et un dragueur. J’ai appris bien après que j’avais des demi-frères et des demi-sœurs. Il était architecte et faisait des allers-retours entre la Belgique et le Rwanda. J’ai dû le voir vingt fois dans ma vie et il est mort pendant le génocide rwandais.»

Alors, à l’aube de ses trente ans, le chanteur, qui précise ne pas en vouloir à ce papa courant d’air décédé quand il avait douze ans, préfère exorciser le manque avant qu’il ne l’envahisse, lorsqu’il sera père à son tour.

source : Gala.fr/© Prisma Presse